L’un des grands axes du journalisme constructif est de porter une attention particulière à la manière dont l’information est relayée. Au-delà du fond, le ton employé, les mots choisis et les illustrations ont un impact sur la perception et la compréhension de l’information.
Or il faut bien avouer que par réflexe, facilité, on pèche souvent par excès de sensationnalisme ou de dramatisation. Combien de fois les mots « chaos », « terreur », « catastrophe » témoignent-ils au plus juste des faits évoqués ?
Quel est réellement le pouvoir des mots? Pour nourrir cette question, nous avons invité Thomas d’Ansembourg, auteur et expert en communication non-violente, à réfléchir sur les clés potentielles de la CNV dans le traitement de l’information.
« Si tu veux la paix, prépare-la. »
Extraits:
Les mots sont des capsules de conscience :
« Si mon seul outil est un marteau, tout me parait être un clou : mais si j’ai plus d’outils à disposition, je vais adapter l’outil aux besoins ».
La paix, ça s’apprend : c’est une discipline qui prend des années à maitriser.
Comment transposer ce mode de pensée à la pratique du journalisme ?
Thomas d’Ansembourg propose de rester focalisé sur «ce qui est», sans enflammer les choses et dans la pratique de la communication non violente, c’est à dire observer les choses sans les juger.
Selon lui, distinguer un jugement et une observation est un des exercices les plus difficiles pour l’être humain. Pourquoi y a-t-il parfois surenchère dans le catastrophisme ?!
Au-delà du pouvoir des mots, il faut être conscient qu’on peut démanteler le rapport de force et le transformer en rapport de collaboration, de co-création, d’intelligence collective et d’empathie.
L’autre enjeu est de lâcher la fascination pour l’horreur : il y a plus de choses positives que négatives.
Si vous êtes déprimé, vous êtes déprimant. Si vous êtes accablé, vous êtes accablant → question de la manière de rayonner autour de soi.
Thomas d’Ansembourg est l’auteur notamment du best-seller «Cessez d’être gentil, soyez vrai» et d’autres ouvrages tels que «Du JE au NOUS – l’intériorité citoyenne: le meilleur de soi au service de tous» et «La paix ca s’apprend – Guérir de la violence du terrorisme», co-écrit avec David Van Reybrouck (2016)